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juin 2015

Epargner selon sa langue

Notre propension à épargner serait directement influencée par notre langue maternelle. Etonnant mais pas farfelu.

C’est un économiste comportementaliste de la prestigieuse université américaine de Yale qui l’affirme : la langue maternelle influence notre comportement à l’argent et donc, par la même occasion, notre propension à plus ou moins épargner.

Selon Keith Chen, il existe une probabilité plus grande d’épargne chez les personnes dont la langue maternelle ne possède pas de concept de futur. Quand le futur peut être « conjugué » au présent, le niveau d’épargne est plus important. C’est le cas notamment de la langue allemande.

En allemand, « il pleuvra demain » se dit « morgen regnet es », soit littéralement « Il pleut demain ». Pour le chercheur américain, cette structure de pensée donne une tout autre perception de l’avenir qui engendre certains comportements. Keith Chen parle de « Future Time Reference » (FTR). Plus le FTR est fort dans une langue – comme en anglais, en français, en espagnol, en italien, en grec et en russe notamment – moins l'individu épargne. Inversement, des individus dont la langue a un faible FTR (l'allemand, le japonais, le suédois, le mandarin) ont une probabilité d'économiser davantage.

Dans l’un de ses sujets, la Radio Télé Suisse (RTS) indique qu’une étude publiée par une business school de Shanghai a transposé la théorie de Keith Chen au monde de l’entreprise. Les résultats obtenus sont semblables à ceux de l'épargne individuelle. Dans les régions linguistiques à faible référence au futur, les réserves de liquidités des entreprises sont en moyenne de 40 % supérieures à celles des entreprises situées dans des régions linguistiques à forte projection future.

Regardez ici le résumé de Keith Chen

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